En quoi consiste la retraite complémentaire ?

Le terme retraite complémentaire renvoie à ce que l’on considère être le second pilier de la retraite obligatoire et, comme indiqué dans son nom, elle constitue un complément de la retraite de base et est obligatoire pour tous les régimes. Cet article couvrira tout ce que vous avez besoin de savoir sur le fonctionnement de la retraite complémentaire, afin que vous puissiez appréhender votre départ à la retraite plus sereinement.

La retraite complémentaire, qu’est-ce que c’est ?

Si vous êtes salarié du secteur privé vous êtes nécessairement affiliés au régime de l’assurance complémentaire en plus de votre régime de base. Cette dernière vous est versée par la Caisse nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV), et constitue la pension principale que vous touchez en tant que retraité.

Les caisses de retraite complémentaires, quant à elles, obéissent à leurs propres règles de calcul pour ce qui est des pensions ou encore de l’âge de départ. Ainsi pour certaines d’entre elles, comme l’AGIRC-ARRCO par exemple, leur mode de fonctionnement se rapproche de celui des organismes de Sécurité Sociale. Cependant, tous les régimes partagent le même mode de fonctionnement en points, ce qui peut rendre plus facile la compréhension de vos droits à pension, mais pas forcément de leur mode de calcul. En prenant de nouveau l’exemple de l’AGIRC-ARRCO, cela signifie concrètement que le montant de vos cotisations de retraite versées à l’AGIRC-ARRCO sera chaque année transformé en points. Par la suite vous pourrez bénéficier de cette dite retraite complémentaire à partir de 62 ans. Cependant, il est possible de demander n’importe quand votre nombre de points accumulés. Pour ce faire, adressez-vous simplement à l’AGIRC-ARRCO.

Comment fonctionne-t-elle ?

La retraite complémentaire, tout comme votre retraite principale, est basée sur le système de répartition. En d’autres termes, cela signifie que la pension des retraités d’aujourd’hui est financée par les actifs actuels.

Cependant, contrairement à la retraite de base, où vous validez des trimestres, le régime complémentaire est basé, comme nous l’avons mentionné plus haut, sur un système de points. Il est à noter que la valeur de ces “points de retraite” est recalculée chaque année. De ce fait, le montant de votre pension de retraite sera évalué en fonction de la valeur des points l’année où vous partez à la retraite.

D’autre part, votre retraite complémentaire vous sera versée par la caisse de retraite complémentaire dont vous dépendez. Pour les salariés du privé et salariés agricoles il s’agira par exemple de l’AGIRC-ARRCO.

Voici comment sera calculé le montant de votre retraite complémentaire :

Retraite complémentaire = Nombre de points x Valeur du point x Coefficient de minoration (taux pension)

Vous obtenez des points de vieillesse complémentaire par le biais de ce que l’on nomme des cotisations vieillesses. Le coefficient de minoration dépend pour sa part du nombre de trimestres que vous avez acquis. Ainsi, pour la plupart des régimes complémentaires, le taux est qualifié de plein lorsque votre carrière est complète, le taux est dit « plein ». Ce taux plein est généralement de 100 %.

Comment cotise-t-on ?

Lorsque vous travaillez, les cotisations dédiées à la retraite sont prélevées chaque mois sur votre salaire, par votre employeur. Ces cotisations sont divisées en deux parties :  la part salariale (40%) et la part patronale (60%).

Ces dernières sont calculées proportionnellement à votre salaire, qui constitue ce que l’on appelle l’assiette des cotisations. Puis, lorsque ces cotisations retraite ont été prélevées, votre employeur se charge de les verser directement aux organismes de retraite concernés les parts patronales. Ainsi, en tant que salarié, vous n’avez aucune démarche à réaliser.

Quels sont les différents régimes de retraite complémentaire ?

Pour commencer celui dont on parlera plus longuement ci-dessous : le régime unifié AGIRC-ARRCO (qui est en vigueur depuis janvier 2019). Il s’agit du régime complémentaire de vieillesse auquel sont affiliés les salariés du secteur privé.

Vient ensuite l’Institution de Retraite Complémentaire des Agents Non Titulaires de la fonction publique d’État et des Collectivités (abrégé en Ircantec). Ce régime complémentaire de vieillesse concerne d’une part les agents contractuels du droit public. D’autre part, il concerne aussi le personnel contractuel de la fonction publique d’État, territoriale et hospitalière.

La RAFP (Retraite Additionnelle de la Fonction Publique) est le régime auquel sont affiliés les fonctionnaires de l’État, ainsi que les fonctionnaires hospitaliers. De plus, relevant aussi de ce régime sont les magistrats et les militaires.

Le régime des exploitants agricoles non salariés est la MSA (Mutualité Sociale Agricole) et celui des artisans, commerçants et industriels indépendants est la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI ex-RSI).

L’institution de la retraite complémentaire de l’enseignement et de la création (IRCEC) gère les régimes de retraite complémentaire auxquels sont affiliés les artistes ainsi que les auteurs d’œuvres originales.

Pour finir, la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) quant à elle, est en charge de dix caisses de retraite complémentaire :

  • CARCDSF (chirurgiens-dentistes et sages-femmes)
  • CARMF (médecins de France)
  • CARPIMKO (infirmiers, masseurs, orthoptistes, kinésithérapeutes, orthophonistes et pédicures-podologues)
  • CARPV (vétérinaires)
  • CAVAMAC (agents généraux et mandataires non salariés d’assurance et de capitalisation)
  • CAVEC (experts-comptables et commissaires aux comptes)
  • CAVOM (officiers ministériels, officiers publics et compagnies judiciaires)
  • CAVP (pharmaciens)
  • CIPAV (architectes, géomètres experts, ingénieurs-conseils…)
  • CPRN (notaires)
  • CNBF (avocats non-salariés et salariés).

 

Est-il possible de toucher sa retraite complémentaire si l’on est au chômage ?

Techniquement, il est en effet possible de toucher sa retraite complémentaire bien que l’on soit au chômage. Cependant, cette acquisition est soumise à deux conditions.

  1. Vous devez avoir acquis des droits à la retraite antérieurement de votre situation de chômage. Cela peut se traduire par des périodes d’activité salariée par exemple.
  2. Il est nécessaire que vous soyez indemnisé par Pôle emploi. En tant que tel, vous percevez donc l’allocation d’aide au retour à l’emploi, de sécurisation professionnelle, de solidarité spécifique (ASS), du fonds national de l’emploi (ASFNE) ou bien l’indemnisation au titre des congés de conversion.

De plus, vous pouvez noter que les périodes de chômage indemnisé qui sont prises en compte sans aucune condition de durée s’étendent jusqu’à 65-67 ans.

De manière similaire au fonctionnement lors de d’une période salariale, vous acquerrez des droits à la retraite complémentaire, sous forme de points, pour chaque jour indemnisé par Pôle emploi.

Et ce nombre de points en question -c’est-à-dire ceux acquis au cours d’une période de chômage indemnisé- est calculé comme ceci :

Nombre de points = Assiette de cotisation*Taux de calcul des points/Prix d’achat du point

Ainsi, le taux d’acquisition des points différera selon les assurés. Si vous êtes bénéficiaire des allocations du régime d’assurance chômage, votre taux sera identique à celui des salariés. Ainsi le taux de calcul des points retraite AGIRC-ARRCO est à hauteur de 6,20 % pour la tranche 1 des salaires et de 17 % sur la tranche 2.

Si, au contraire, vous êtes bénéficiaire du régime de solidarité, votre taux de calcul des points AGIRC-ARRCO sera de 4 % sur la tranche 1 ainsi que la tranche 2 des salaires.

Comment faire une demande de liquidation ?

La demande de liquidation de votre retraite complémentaire doit être déposée dans le trimestre (c’est-à-dire 4 mois) précédant la date de votre départ.

En ce qui concerne les salariés artisans, commerçants et industriels, il ne vous est demandé d’effectuer qu’une seule demande de retraite. Elle sera faite pour les régimes de base ainsi que pour le régime complémentaire des travailleurs indépendants.

Elle s’effectue auprès de la caisse à laquelle vous êtes affiliée, par courrier ou à l’aide d’un formulaire téléchargeable en ligne.

Suite à cette démarche, on vous demandera de fournir les pièces suivantes :

  • L’imprimé de votre demande de retraite
  • Un relevé d’identité bancaire
  • Votre acte de naissance datant de moins de 3 mois
  • Une photocopie de votre livret de famille
  • Une attestation sur l’honneur de cessation d’activité

Outre cela afin de pouvoir liquider votre retraite complémentaire il est nécessaire que vous :

  • Ayez minimum 60 ans
  • Soyez à jour dans le paiement de vos cotisations de vieillesse complémentaire
  • Ayez liquidé vos droits dans le régime de base

 

Et l’AGIRC-ARRCO dans tout ça ?

Pour rappel, il s’agit d’un régime de retraite complémentaire issu de la fusion au 1er janvier 2019 entre l’Association générale des institutions de retraites des cadres (AGIRC) et l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (ARRCO).

Ainsi l’ARRCO s’occupait des retraites complémentaires pour l’ensemble des salariés du secteur privé. Cela concernait les ouvriers, les employés, les techniciens, les agents de maîtrise ainsi que les cadres. L’AGIRC quant à lui était responsable de la gestion des retraites complémentaires des salariés cadres et assimilés-cadres.

De ce fait, leur fusion a donné naissance à un unique régime de retraite complémentaire, qui est obligatoire pour tous les salariés du secteur privé. De plus, un système de bonus – malus sur la pension a été instauré, visant à encourager la poursuite de l’activité professionnelle.

Le bonus s’applique si vous décidez de prendre votre retraite deux ans (ou plus) après le taux plein. Alors votre pension complémentaire sera dopée de 10% durant un an, lors d’un report de deux ans. Ce chiffre s’élèvera à 20 % si vous reportez votre départ pendant trois ans et 30 % pour quatre.

Le revers de la médaille est cependant non négligeable. On parle en effet d’une possible minoration de 10% voire 20% de la pension complémentaire et ce pendant trois ans si vous ne retardez pas votre départ à la retraite d’au moins une année.

 

Ce système exclut cependant certaines personnes, qui se divisent en deux groupes :

  1. Les individus étant exemptés d’office, sont concernés : les foyers exonérés de CSG, les personnes en situation handicap, certains aidants familiaux, les chômeurs en fin de droit…
  2. Ceux ayant déjà dépassé leur taux plein d’un an.

Ces notions peuvent paraître un peu abstraites, c’est pourquoi nous prendrons un exemple concret, afin de calculer combien coûterait le malus sur une pension complémentaire de 500 euros ?

Imaginons donc que vous ayez prévu de prendre votre retraite en juillet 2021, à 62 ans et avec tous les semestres requis pour décrocher le taux plein correspondant à votre génération.

S’il n’y avait pas ce nouveau système de malus-bonus, implémenté par l’AGIRC-ARRCO vous auriez été en mesure de toucher 1650 euros de pension nette. En effet, aux 1150 euros de pension de base se seraient ajoutés les 500 euros de retraite complémentaire.

Cependant avec la nouvelle réforme, maintenir votre départ en juillet 2021, si vous ne faites pas parti de la population mentionnée plus haut, votre pension complémentaire subira une minoration de 10 %, pour trois ans.

Concrètement cela signifie que jusqu’en 2024, vous toucherez 1 600 euros par mois (1 150 + 450). Cette réforme vous coûtera donc au total 1 800 euros, à moins que vous n’attendiez un an pour prendre votre retraite, auquel cas vous échapperez au malus…

Que retient-on de la retraite complémentaire ?

Comme son nom l’indique, la retraite complémentaire est un complément de la retraite de base. Elle est obligatoire pour tous les salariés du privé, qui cotisent pour celle-ci en plus du régime de base. Et tandis que ce dernier est versé par la Caisse nationale d’assurance Vieillesse (CNAV), la retraite complémentaire est régie par l’AGIRC-ARRCO. L’AGIRC qui était le régime réservé aux cadres, avant de fusionner avec l’ARRCO, régime de retraite de tous les salariés, janvier 2019.

La retraite complémentaire est un système fonctionnant par points. Chaque année, le montant des cotisations versé à l’AGIRC-ARRCO est transformé en points. Puis, une fois que vous prenez votre retraite, afin de connaître le montant de votre pension de retraite complémentaire, vous devrez multiplier votre nombre de points par la valeur de celui-ci.

De plus, il vous est possible, à tout moment, de demander à l’AGIRC-ARRCO le nombre de points que vous avez accumulés au cours de votre carrière.

Votre retraite complémentaire agit donc comme une espèce d’investissement, nécessaire pour vous préparer une retraite tranquille.

La cessation d’activité est souvent synonyme de baisse de niveau de vie. Pour bénéficier d’une retraite avantageuse, il est conseillé de commencer à épargner le plus tôt pour ainsi s’assurer un revenu supplémentaire.

Il n’y a pas de produit d’épargne idéal pour préparer sa retraite, puisque nous avons tous des objectifs et impératifs différents. Ceci étant dit, mixer l’immobilier et les produits d’épargne complémentaire semble être un investissement assez universel. Car une fois à la retraite, si vous choisissez de vous orienter vers l’immobilier, vous serez en mesure de bénéficier de cette épargne sous différentes formes (rente viagère, locative ou complémentaire).

Pour revenir aux produits d’épargne complémentaires, ils sont nombreux mais le premier qui nous vient en tête lorsque l’on songe à préparer sa retraite, est d’acheter sa résidence principale. Il est par exemple parfaitement envisageable de contracter un prêt et de le rembourser dans son intégralité quand vous aurez cessé de travailler. Alors bien que vous connaîtrez une baisse de revenu, celle-ci sera compensée par l’absence de loyer ou de crédit immobilier.

Foire aux Questions

La retraite complémentaire est obligatoire pour tous les régimes. De ce fait, toute personne étant en âge de partir à la retraite et ayant cotisé y a droit.

La retraite complémentaire est le deuxième pilier de la retraite et s’ajoute à la retraite de base. Cependant, elles ne s’évaluent pas de la même manière.

Afin de connaître le nombre de points que vous avez accumulés, il suffit d’en faire la demande auprès de votre régime de retraite complémentaire.

Il faut multiplier le nombre de points que vous avez accumulés par la valeur du point au moment de votre départ en retraite.

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